Réflexions

Le rôle des gardiens
Deux articles du chercheur Pascal Ughetto (*), au plus près du vécu du métier difficile mais si important de gardien d’immeuble, ont attiré notre attention car ils traitent d’un sujet qui nous est cher, à savoir le rôle et le métier de gardien d’immeuble. Des réflexions utiles à tous ceux qui veulent améliorer notre quotidien de locataires du parc social.
(*) Maître de conférences en sociologie, Université Paris-Est - Laboratoire Techniques, territoires, sociétés (Latts)
Gardien d’immeuble : sentir et ressentir (revue Communications, EHESS, n°89, 2011, Seuil)
Être gardien d’immeuble, c’est naviguer quotidiennement dans des espaces qui sont de véritables mondes sensibles et sensoriels. Les sensibilités et les sens des gardiens sont mis en jeu et mis à l’épreuve. Travailler comme gardien, c’est, par exemple, devoir faire avec des odeurs. C’est apprendre à placer sous contrôle toute une série de répulsions, d’anxiétés, de malaises, pour s’acquitter de sa tâche sans être entravé par eux. En approfondissant l’observation, on s’aperçoit cependant que le plus difficile à mettre sous contrôle n’est peut-être pas tant les sens que les conflits de valeurs avec les habitants.
Les organismes HLM en lutte contre les dépôts intempestifs d’encombrants et les locataires  qui dégradent, une qualité de service impossible ?
(revue Gérer et Comprendre, Annales des Mines de Paris, n°105, septembre 2011)
Dans leur parc locatif, les organismes HLM sont soumis à des dégradations qui constituent pour eux une énigme et occasionnent des difficultés de gestion. Ces organismes sont effectivement très nombreux à avoir développé des politiques de qualité de service qui se sont traduites par d’importants efforts en matière d’organisation (notamment la formalisation de process). Les dégradations s’analysent comme des actes qui désorganisent cet effort d’organisation et obligent les personnels de terrain à improviser des réponses, à côté ou en dehors de lui. Elles révèlent aussi le fait que certains locataires ne sont pas spontanément intéressés par la qualité de service ou, tout du moins, interrogent la capacité des enquêtes de satisfaction à saisir la complexité du rapport de ces derniers à la qualité.

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